Le bras de fer entre le syndicat CGT du Port Autonome de Marseille et le futur terminal GDF de Fos sur mer aurait coûté 30 millions d’euros en 18  jours de grève. Plus de soixante pétroliers et méthaniers étaient en attente de déchargement  dans la rade et la menace d’une pénurie de carburant dans le sud de la France début avril devenait plus que probable.

Un premier avril sans carburant aurait été un « poisson » moyennement apprécié et Christian Frémont, préfet de la région PACA a pris le dossier à bras le corps pour tenter de trouver une solution à ce conflit. Une enquête du Vatican devra déterminer si l’accord miraculeux qui vient d’être signé après de longues négociations est imputable à Jean Paul II  ou à une réelle volonté de trouver un accord !

A l’heure où le déchargement va reprendre, il est temps de tirer les conséquences de ce véritable gâchis. En terme d’image, c’est catastrophique et cette grève « record » pourrait être la grève de trop. Pour les armateurs qui hésitaient de plus en plus à travailler avec  Marseille, ce pourrait-être la goutte de pétrole qui fait déborder le « tanker »… ! En attendant, ce sont les autres ports de la Méditerranée, notamment en Espagne et en Italie qui se frottent les mains et accueillent les nouveaux clients à bras ouverts.

Tout çà pourquoi ? Parce que la CGT exige que « ce soient des agents portuaires qui branchent et débranchent les méthaniers au futur terminal GDF de Fos-sur-Mer à partir de 2008, tandis que la compagnie gazière veut y employer ses propres agents, comme elle le fait sur tous ses terminaux pour des raisons de compétence et de sécurité. » (Gilles Dauxerre, directeur de la rédaction de « La Provence »)

C’est à se demander qui sont les plus irresponsables des protagonistes de cette affaire… GDF campée sur une logique inflexible de rentabilité et de mondialisation ou la CGT qui refuse catégoriquement toute idée de privatisation du port et dont les représentants sont sortis de la dernière réunion en chantant « l’Internationale » ? Quand on sait qu’il aura suffi de l’embauche de cinq salariés pour mettre un terme (provisoire ?) à ce conflit, l’absurdité de la situation prend encore plus de saveur. Un petit calcul de comptabilité amusante montrerait très vite que les gestionnaires « droits dans leurs bottes »  de chez GDF ont des notions d’économie très déroutantes.

Combien 30 millions d’euros permettraient-ils de payer de smicards, charges sociales comprises,  pendant une « petite » vingtaine d’années ? Les technocrates ne sauraient-ils plus compter ? Auraient-ils besoin de calculettes « made in China » ou plus simplement dissimuleraient-ils d’autres projets moins « avouables » ?

En attendant, les Marseillais de la CGT, cet « effroyable » syndicat réputé pour son archaïsme, son « jusqu’au-bout-isme » et pour les « gros bras » de son service d’ordre, ont obtenu une fois encore gain de cause dans une de leurs luttes… !

Les « perdants » doivent déjà réfléchir à leur prochain « mauvais coup et il faut s’attendre à tout et au pire comme d’habitude !

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