Alors que ces derniers temps, les requins de la Réunion ont la fâcheuse tendance à considérer les surfeurs comme des « apéricubes » pas très digestes, la population locale cherche à comprendre ce qui justifie ces attaques et les esprits s’échauffent.

Le 27 juillet dernier à l’Assemblée nationale, Thierry Robert, député-maire (Modem) de Saint-Leu a pointé du doigt la réserve marine mise en place à partir de 2004, «convaincu» que ce garde-manger naturel est responsable de la présence des requins.  Même si pour les scientifiques cette hypothèse ne semble pas très sérieuse, il n’en fallait pas tant pour que la population réclame que des mesures d’abattage soient prises en urgence.

Face à la pression sociale, le maire a tenté de passer aux actes en prenant un arrêté autorisant la chasse de 30 requins bouledogues, «par tous moyens», et se réservait le droit de racheter les spécimens de plus 1,50 mètre à raison de 2 euros le kilo, une décision qui a été invalidée immédiatement, ce genre de texte n’étant pas du ressort d’un maire.

De leur côté, les associations de surfeurs et de pêcheurs souhaiteraient déplacer cette réserve afin de pouvoir traquer les squales, une option qui pourrait s’avérer inutile si le décret gouvernemental autorisant le prélèvement de 45 requins bouledogues  pour étudier leur foie en vue de commercialisation venait à être adopté.

bibaileronblog.jpgVerra-t-on donc bientôt, comme cela existe déjà un peu partout en Asie Du Sud Est, le requin venir s’ajouter à la carte des restos côtiers, sans se soucier un seul instant de toute législation ?

Les familles de surfeurs dévorés pourront-elles venir y assouvir leurs bas instincts en venant y déguster une semaine plus tard avec des patates en papillotes et une délicieuse sauce coco, le squale qui a bouffé leur fiston bêtement confondu avec une tortue marine ?

Verra-t-on apparaître « légalement » certaines échoppes vendant des trucs indéfinissables, des nids d’hirondelles, toute une pharmacopée chinoise et les inévitables ailerons de requins, de taille parfois aussi spectaculaire que celui auprès duquel j’avais posé dans une boutique de la zone internationale de l’aéroport de Jakarta ? La fortune serait parait-il assurée à ces nouveaux commerçants près à se lancer dans l’aventure….

En dehors de toutes certitudes sur la cause de ces attaques de requins, il est permis de se demander si réellement, la création d’une zone de non pêche pourrait à elle seule être à l’origine de tous ces drames moins de cinq après sa création…

Et comme les délires « gore » ne sont pas encore interdits, imaginons un peu que la zone marine protégée par le Parc National des Calanques ait pour « effet secondaire » d’attirer dans quelques années des grands blancs et autres carnassiers avides de véliplanchistes, de surfeurs et autres « cagoles » faisant trempette aux Catalans… Ou sur d’autres plages impropres à la baignade après le moindre orage, la pollution des eaux venant en quelque sorte au secours du baigneur menacé par de terribles squales sanguinaires qui adorent particulièrement démembrer les imprudents…

Tout ceci n’est certainement pas près d’arriver, mais si quelques requins pouvaient débarrasser Marseille de quelques technocrates aux idées fumeuses et de politiciens aussi agités qu’inutiles, il y aurait presque de quoi devenir partisans de ce Parc National des Calanques...

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