Samedi 28 janvier, alors que j’étais parti à la rencontre des « anonymous » qui manifestaient à Marseille pour la défense de l’Internet libre, je suis tombé par hasard sur une scène très étonnante qui intriguait beaucoup les badauds et autres touristes de passage…
Sur le quai du Vieux Port, les poissonnières que les chaînes de télé adorent venir interviewer dès qu’il se passe quelque chose dans la cité phocéenne avaient cédé leur place à l’étal de bien étranges bouchères proposant… De la « viande humaine » !
Bien entendu, tout cela n’était que du théâtre de rue mais le moins que l’on puisse dire, c’est que la provocation de ces partisans de la cause animale et de l’abolition de la viande fonctionnait parfaitement…
humanmeatblog1.jpg-    « Si vous n’avez aucune éthique, si vous ne pensez qu’à votre gueule, la viande humaine est faite pour vous… ! »
-    « Essayez les côtelettes de bébé, c’est encore meilleur que l’agneau… ! »
-    «  Le gigot de vieux c’est goûteux comme du gibier, c’est moins cher mais il faut le faire cuire plus longtemps… ! »
Alors que certains s’indignaient de ce spectacle, (l’indignation est décidément à la mode), d’autres avaient compris l’humour décalé de ces activistes d’ALARM, « l’association pour la libération animale de la région marseillaise », http://alarm13.org/vente-viande-humaine-28-01-2012 qui parvenaient parfaitement à attirer l’attention des passants qu’ils souhaitent faire réfléchir sur leur alimentation et sur la souffrance des animaux qui, comme ils l’expliquent très bien sont des êtres « sentients ».

humanmeatblog2.jpgDélaissant, les « anonymous » qui étaient partis au Cours Julien à la rencontre des « indignés », je me suis amusé un moment à observer les réactions des gens découvrant cet étal de barbaque et de plats cuisinés quelque peu spéciaux. C’est alors que je me suis souvenu qu’il m’est arrivé d’aller à la rencontre d’ethnies qui avaient été cannibales et même qui peuvent l’être encore, comme ces Dayaks de Bornéo qui pas plus tard qu’en 1999 avaient zigouillé et débité en morceaux des immigrants madurais, un épisode dont avait témoigné l’excellent photographe australien Philip Blenkinsop.

Si de nos jours il est particulièrement mal vu d’envisager de manger ses congénères, cela a pourtant été une pratique largement répandue un peu partout sur la planète lors de rituels qui paraissent désormais barbares. Dans certaines contrées, décapiter un ennemi et se délecter de sa cervelle était considéré comme un moyen de s’emparer de son intelligence et de sa force après avoir bien évidement enlevé et violé sa ou ses femmes. Autant de pratiques totalement révolues dans nos sociétés modernes…
sichuan161blog.jpgAu moment de quitter les lieux, une idée saugrenue m’a traversé l’esprit… A une autre époque et en d’autres lieux, un fâcheux qui aurait gouverné pendant cinq années interminables en se prenant pour un monarque aurait terminé sa course chez l’équarisseur avant d’être « grillé »  à la broche et bouffé par des citoyens excédés. C’était expéditif mais redoutablement efficace et sans récidive !

Pour illustrer la fin de ce billet, j’ai ressorti une vieille photo que j’avais faite en Chine dans le Sichuan dans une étrange grotte aménagée et ornée de démons pratiquant une vieille coutume chinoise, le Lingchi, qui consistait à découper un condamné en morceaux... Vivant... Le "rôle" du bourreau étant de le maintenir en  vie le plus longtemps possible grâce à de l'opium et autres drogues...


Bon appétit !

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