Un violent  tremblement de terre vient de frapper le Sichuan en Chine

Le téléphone sonne…

-« Je crois que vous êtes allé au Sichuan  récemment… ? »      

Voilà que les images que je cherche à caser depuis un bon moment intéressent la presse…

-« Qu’est-ce que vous voulez ? »
-« Je veux TOUT… ! Tout m’intéresse… ! »

 

J’imagine un instant ces propos dans la bouche d’une ravissante « blondasse » qui aurait subi de nombreuses interventions de « tuning » visant à la rendre encore plus « pétasse »…

 

Revenant à des pensées plus sérieuses, j’ai revu avec plaisir les images de ce voyage dans cet immense pays en pleine évolution… Comme d’habitude, nous y avions fait de la spéléo et nous avions eu l’occasion, une fois encore, de faire de la belle première dans des zones repérées par un professeur de l’université de géologie de Chengdu. C’est ainsi que nous avons débarqué un jour près de Beichuan au temple de Daming qui avait été détruit et que les Chinois ont reconstruit à des fins touristiques.  

 

Les Chinois ont un sens inné des affaires et la philosophie communiste qui avait justifié que l’on détruise temples et pagodes est soluble dans le dollar et les autres devises étrangères. Dans une Chine « officiellement athée et matérialiste », les croyances n’ont pas disparu. Le taoïsme et le bouddhisme sinisé sont en pleine renaissance et Mao doit se retourner dans sa tombe. A Chengdu, les chinois se pressent dans un grand temple taoïste où ils viennent prier pour leurs défunts après avoir brûlé quelques cierges.

 

Nous sommes arrivés au temple de Daming parce qu’il se trouve au pied de falaises calcaires qui ne peuvent qu’abriter des cavernes importantes. Du haut d’un escalier de pierres très raide, un grand bouddha blanc semble attendre les visiteurs de pied ferme. Il est dressé dans le porche d’une grotte dédiée à un culte très curieux… Pour les Chinois, le monde souterrain est un lieu maléfique peuplé de démons assoiffés de sang qui se régalent de la chair de ceux qui s’y aventurent. En quelque sorte, il symbolise l’enfer et c’est en tremblant que les visiteurs pénètrent dans ce corridor éclairé comme le « château hanté » d’une fête foraine.

 

Un peu plus loin, nous entrons vraiment dans le « vif » du sujet… C’est une sorte de purgatoire ou des démons torturent des humains venus expier leurs grandes fautes. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne font pas vraiment dans la demi-mesure… les représentations sont sanglantes, les membres sont tranchés à la hache et cela se termine par l’équarrissage en règle de ceux qui devaient avoir des choses à se reprocher…

 

Notre bon vieux diable qui fait si peur aux chrétiens et à une église qui a su inventer des prêtres exorcistes doit être jaloux de ses homologues chinois. S’il aime jouer avec le feu qu’il attise avec sa fourche et si c’est un expert reconnu en matière de fornication, il a d’autres lacunes. Il prendrait certainement beaucoup de plaisir à participer à un stage de boucherie auprès d’homologues asiatiques ravis de l’accueillir…

 

Il y a de la solidarité chez les démons !

 

Contrairement aux libéraux et autres  démocrates bien-pensants qui se livrent de véritables guerres, les dictateurs se soutiennent mutuellement, comme si la chute d’un des membres de la confrérie mettait en péril la communauté toute entière.

 

Surprenante cette grotte… Des visiteurs chinois poussent des cris d’effroi et les spéléologues que nous sommes ont bien du mal à garder leur sérieux. Une des étudiantes chinoises m’explique que ces statues représentent ce qui arrive à ceux qui se sont mal conduits dans leur vie terrestre et les commentaires vont bon train... En fait, c’est un peu comme chez nous, sauf que le pardon ne passe pas par la récitation absurde de « deux pater et trois avé »  à genoux devant une vierge.

 

Ici, la rédemption est plus qu’expéditive et c’est à se demander si certains ne mériteraient pas d’aller y faire un petit tour… Pêle-mêle, les patrons voyous, les arrivistes prêts à tout, les politiciens menteurs, ceux qui ne tiennent pas leurs promesses, sans oublier les « présidents bling bling » qui commencent à « fatiguer » leur électorat… ! (Liste non exhaustive à compléter).

 

Sans être inspirés par la médecine chinoise, leurs remèdes n’ont pas l’air si mauvais quand on y réfléchit deux minutes :

-Pour les « grosses montres » très chères et trop voyantes, « trancher » un bras pour commencer... Sans poignet, il est difficile d’arborer la pendule ailleurs que sur un autre membre…
-
Contre les lunettes noires, « m’as-tu vu ? », « cosa nostra style» ou « gros beauf », arracher les yeux du contrevenant avec une fourchette à huitres et les transformer en pendentifs… !

 

« Malheureusement », il ne faut pas se réjouir trop vite car le recours à ces pratiques d’un autre temps est désormais proscrit dans nos contrées pour cause de barbarie. « Guantanamo » et « Abou Ghraïb » ne seraient que des exceptions, une théorie à laquelle personne ne croit....

 

Torturez si vous voulez mais RIEN ne doit filtrer !

 

En attendant, nous continuons la visite de cet antre très kitch, digne d’un film de série Z… Une belle brune, « Carlita » est livrée à des serpents, encore une coutume  qui n’est plus très à la mode chez nous, même si cet animal à la langue agile symbolise la tentation dans la bible. Et voilà qu’une sonnerie résonne dans la galerie !  Le diable chinois a l’air d’être rompu aux nouvelles technologies car les téléphones portables captent le signal jusqu’au fond de cette grotte décidément très bizarre… La folie du mobile a envahi la Chine et les Telecom locales ont poussé le vice jusqu’à installer des relais sous terre !

 

Par curiosité, je mets le mien en route. Toutes les barrettes sont éclairées et je m’amuse à envoyer un SMS en France… Quelques minutes plus tard, je reçois la réponse, alors que dans le même temps, un type en chemisette qui ressemble comme deux gouttes d’eau au président Hu Jintao semble s’engueuler avec son interlocuteur… La situation est surréaliste mais je me souviens qu’il m’est arrivé d’appeler la France avec un téléphone satellite, perché sur un rocher perdu  en pleine jungle de Bornéo…  
 

 Une chose est sure,  les cris des singes hurleurs étaient beaucoup plus mélodieux  et nettement plus compréhensibles que les borborygmes du téléphoniste excité qui devait sans doute traiter une affaire de la plus haute importance… !

Vous pouvez voir quelques images ici : http://pagesperso-orange.fr/salangane/insolite.html

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